À l’intérieur de mon atelier de confection, vulgairement intitulé ❝la chambre de couture de maman❞, qui n’est autre que la chambre d’amis dont la destination avait radicalement changé, le rythme effréné de la machine à coudre se fit de plus en plus souvent entendre. Les vêtements avaient peu à peu disparus des placards de la pièce pour laisser place à un ballet en perpétuel représentation de morceaux de tissus, feuilles A4 scotchées entre elles à des formats démesurés, boîtes de crayons, et machines de confection.
Tac tac tac tac, tac tac tac, tac tac tac. Lorsque ce battement retentissait dans un concert de frottements et de cliquetis, il valait mieux éviter de venir me perturber sous peine de s'esquinter le pied sur une pince, ou —pire— de désorganiser mon chantier.

Petit retour en arrière. Après qu’on ait offert à mon fils une cape de bain faite maison et personnalisée, c’était décidé, j’allais essayer la couture. Première étape, le cours unique d’initiation, sympa, mais frustrant. Suivi dans la foulée, après achat d’une première machine, d’une formation technique semi-professionnelle. Puis de l’adhésion à un Café-Couture, et d’une formation professionnelle en modélisme et patronage. Une pièce atelier à la maison et une surjeteuse plus tard je me lançais dans l’apprentissage de logiciels de dessin vectoriel et de patronage.

C’était devenu une évidence, je devais en faire mon activité professionnelle.